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Description

Van de VELDE III Jan Jansz (Harleem 1620-Enkhuizen 1662) "Nature morte au pichet de grès" Panneau de chêne, une planche, non parqueté, signé en bas au centre "Jan Van de Velde fecit" et daté sur le pichet de "1650 (ou 1656)". Haut. : 36 cm ; Larg. : 28 cm Au dos un cachet de cire. (Petits manques) Provenance : Collection du vicomte Pierre Le Boucq de Ternas (1866-1948), puis, par descendance jusqu'au propriétaire actuel. Jan Jansz van de Velde est né à Haarlem dans une famille d'artistes, ville où travaillaient plusieurs peintres de natures mortes dans la veine monochrome, parmi lesquels Nicolaes Gillis (1595-1632), Floris Van Dyck (1575-1651), Pieter Claesz (1597-1661) et Willem Claesz. Heda (1594-1680). Ces deux derniers influencent la formation de notre peintre. Il s'installe ensuite à Amsterdam où il se marie en 1642. Il s'est spécialisé dans les natures mortes figurant des nécessaires à fumer posés sur un entablement et généralement accompagnés de verres, de pichets, de fruits et parfois de jeux de cartes. On en connaît environ une trentaine. Les compositions réalisées vers la fin de sa vie, à partir du milieu des années 1650, se caractérisent par un format vertical et par une plus grande simplicité. Notre tableau représente un pichet en grès de la ville allemande de Westerwald, aux armes d'Amsterdam, appelé wapenkruik (pichet armorié). À sa droite, on peut voir un petit brasier contenant un charbon chaud, un paquet de tabac, une longue pipe en terre posés sur le coin d'une table en bois. La composition peut être rapprochée d'une peinture conservée au Musée des Beaux-Arts de Budapest (inv. 190) ainsi que d'une autre ayant figuré à la galerie Otto Naumann vers 1990, datée de 1658. Un point commun unit ces trois tableaux : le pichet, identique d'une composition à l'autre. Cette oeuvre n'est pas sans rappeler des tabagies ("rookertjes" ou "toebakjes") de Jan Treck (1606-1652), Pieter van Anraedt (1635-1678) ou surtout Jan Fris (1627-1672), qui présentent des objets simples ordonnés de façon semblable. On y retrouve des pichets en grès et tous les ustensiles pour la consommation du tabac. La simplicité et l'agencement ordonné de ces compositions les inscrivent plus généralement dans le courant haarlémois des "monochrome banketjes", qui se caractérisent par des représentations de repas modestes dans des tonalités brunes ou beiges, se distinguant ainsi des natures mortes baroques plus colorées. L'usage de tabac, qui s'était répandu en l'Europe aux XVIe et au XVIIe siècles, était condamné dans les pays catholiques et mieux accepté en terres protestantes. On associait alors l'humeur sèche (le tabac) et l'humeur chaude au tempérament bilieux et colérique et, un peu plus tôt dans le siècle, ces tableaux étaient vus comme des vanités, ici de l'odorat.

Date: 01/03/2018

Prix (TTC): 842860.00 €