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Description

FRANCE ORDRE DU SAINT-ESPRIT PRÉCIEUX COLLIER DE CHEVALIER DE L'ORDRE DU SAINT-ESPRIT PAR OUIZILLE ET LEMOINE. Il est constitué de vingt-neuf maillons de forme quadrangulaire en or ciselé, bruni ou amati et partiellement émaillé. Il présente trois motifs alternés, anglés de flammes ondoyantes émaillées rouge translucide sur fond guilloché : quinze fleurs de lys, huit « H » émaillé blanc et six trophées d'armes ornés d'un heaume émaillé bleu à panache blanc reposant sur une panoplie. Ils sont reliés entre eux par de petits anneaux cannelés passant dans des anneaux latéraux émaillés vert. Le fermoir est constitué par un passant et un crochet ciselé frappé de deux poinçons de contrôle à la tête de bélier (petite garantie de Paris en usage de 1819 à 1838). Le maillon central est orné de deux anneaux supplémentaires permettant le passage d'une chaînette à dix-sept maillons cannelés soutenant la croix de l'Ordre. La croix est en or à huit pointes pommetées, les bras, anglés de lys, sont bordés d'émail blanc et orné de flammes émaillées vert transclucide. Le médaillon présente sur l'avers la colombe du Saint-Esprit et sur le revers Saint-Michel terrassant le dragon. Bélière ornée de feuilles d'acanthe, anneau transversal cannelé. Conservé dans l'écrin d'origine oblong en maroquin rouge à grain long. Le couvercle est frappé aux armes de France et orné sur le pourtour d'une large frise figurant alternativement, dans une guirlande de lauriers, des lys et des couronnes royales. L'intérieur est doublé de soie blanche dans le couvercle, et de velours de soie écrue dans le fond. Ce dernier présente deux volutes permettant d'accueillir et de maintenir en place le collier. Le dessous en papier maroquiné vert présente l'étiquette de l'orfèvre en maroquin vert frappée en lettres d'or « OUIZILLE & LEMOINE / BIJOUTIER DU ROI : QUAI CONTI N°7 », reprise à l'intérieur près de la charnière. Avec un ancien numéro d'inventaire épinglé à l'intérieur du couvercle « N°46 ». Longueur totale : 160 cm ; Poids brut : 546 g. La croix : 70 x 65 mm. Époque : Paris, 1825. Infimes éclats épars au collier, accidents à l'écrin. Provenance : Vente aux enchères, 22 avril 1983, Paris Drouot « Exceptionnelle réunion d'ordres de chevalerie, armes et uniformes », Me Dominique Vincent, Charles Marchal expert, lot n° 9, illustré sur la couverture. Note : Cet exceptionnel collier est l'un de ceux qui furent commandés à la maison Ouizille et Lemoine pour la cérémonie organisée au lendemain du sacre de Charles X à Reims le 30 mai 1825. Il constitue un précieux témoignage de la première fête de l'ordre depuis la Révolution, celle qui marqua la véritable et brève renaissance du plus illustre des ordres de chevalerie de l'ancienne France. En 1825, l'ordre n'ayant plus de colliers disponibles, ceux de l'Ancien Régime ayant pratiquement tous disparu dans la tourmente révolutionnaire, et la douzaine de colliers fabriqués au début de la Restauration par Coudray ayant été remis aux membres de la famille royale et aux souverains étrangers, il fallut en fabriquer quatre-vingt. Deux fournisseurs travaillèrent à cette commande : trente furent réalisés par l'orfèvre Jean-Charles Cahier, successeur de Biennais, et cinquante par la Maison Ouzille et Lemoine. À vingt-neuf maillons, ces nouveaux colliers constituaient l'ultime évolution du collier adopté par Henri IV au chapitre de Rouen le 7 janvier 1597 pour remplacer ceux d'Henri III à quarante maillons formés de lettres grecques. D'un modèle identique, ces colliers se différenciaient cependant dans les détails. Comme le précise Hervé Pinoteau dans son article « Les colliers du Saint-Esprit », paru dans Ordres et Distinctions, bulletin de la Société des amis du Musée de la Légion d'honneur et des ordres de chevalerie, n° 5, 1994 : « Il est vrai qu'on trouva les colliers d'Ouizille et Lemoine bien plus beaux, bien plus revêtus d'or et plus solides que ceux de Cahier ».

Date: 30/10/2018

Prix (TTC): 125800.00 €